L’équipe du Centre de transformation du logement communautaire a suivi Le parcours, une formation de sensibilisation aux cultures autochtones qui devrait être suivie « par tout le monde au Canada ».
Par Jeanne Lemba
L’équipe du Centre de transformation du logement communautaire a entamé l’année 2022 en étant déterminée à prendre un pas de plus pour concrétiser son engagement à l’égard de la réconciliation avec les peuples autochtones. Dans notre infolettre de janvier, nous avons invité les fournisseurs de logements communautaires, les coopératives d’habitation et les organisations communautaires qui travaillent avec des locataires à se joindre à nous pour en apprendre plus sur les Premières Nations, les Inuits et les Métis du Canada grâce à une formation en ligne sur la sensibilisation aux cultures autochtones.
Offerte gratuitement aux groupes admissibles par la Société canadienne d’hypothèques et de logement, la formation Le parcours – Votre voyage au sein du Canada autochtone est conçue par NVsion Insight, une organisation à participation majoritaire autochtone.
Ce cours représente plus qu’une simple résolution. C’est une occasion d’apporter une contribution significative à l’appel à l’action 92 de la Commission de vérité et réconciliation du Canada, qui demande aux entreprises et aux organisations de « donner aux cadres supérieurs et aux employés de l’information sur l’histoire des peuples autochtones, y compris en ce qui touche l’histoire et les séquelles des pensionnats, la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones, les traités et les droits des autochtones, le droit autochtone et les relations entre l’État et les Autochtones ».
Jennifer David, experte-conseil principale à NVision, ajoute : « La première étape vers la réconciliation est la prise de conscience. Le parcours couvre des sujets que nous aurions dû apprendre à l’école secondaire, sans l’avoir fait. »
En mars, les membres de l’équipe du Centre se sont réunis pour échanger sur leurs nouvelles connaissances et discuter de comment aller de l’avant.
Le cœur du sujet
« Tout le monde au Canada devrait suivre cette formation, et elle devrait être implantée dans chaque milieu de travail, dans chaque école. Je crois que tout le monde devrait le faire », déclare Chrissy Diavatopoulos, chargée de programme au Centre.
La formation en question est divisée en cinq modules, chacun traitant un sujet en particulier, pour un total de 4 à 5 heures d’apprentissage à suivre à son propre rythme. Elle comprend des vidéos et des questionnaires. Jusqu’à maintenant, plus de 100 groupes de tous types (organisations gouvernementales fédérales ou municipales, associations professionnelles, entreprises privées, etc.) au Canada ont suivi Le parcours.
Le cours commence par un sujet qui sème encore la confusion chez de nombreuses personnes allochtones au pays. Dans le module 1 — Qu’y a-t-il dans un nom ?, on présente les origines et l’histoire fondamentale des peuples autochtones tout en démystifiant l’utilisation de termes tels que « Indien », « Natif » et « Indigène ». Les stéréotypes et les mythes courants y sont également abordés. Le terrain est ainsi préparé pour le module 2 — Moments déterminants de l’histoire — qui se penche sur l’histoire en examinant les différents récits de création et d’origine des Premières Nations et des Inuits, et en donnant un aperçu des groupes autochtones qui peuplaient le Canada avant l’arrivée des Européens.
Cet apprentissage est un tremplin pour comprendre la nature et le fondement des revendications territoriales dans le Nord et les grandes étapes de l’histoire des Inuits. Lisa Ker, directrice générale adjointe, a été très impressionnée : « J’ai trouvé que le volet traitant des Inuits était excellent, complet et de grande portée. Bien plus que ce que j’ai connu dans le passé. »
La création des régions du Nunavut, du Nunavik, du Nunatsiavut et de l’Inuvialuit revêt un intérêt particulier.
Le module 3, qui aborde encore plus de moments déterminants de l’histoire, porte sur la Loi sur les Indiens, l’héritage des pensionnats, la réinstallation des Inuits, la rafle des années 1960 et les événements historiques qui ont mené à la crise d’Oka.
« Je n’étais pas au courant du déplacement forcé des communautés inuites. C’était un nouvel apprentissage pour moi », indique Brian Clifford, chargé de programme. Un sentiment partagé par Scott Stager Piatkowski, chargé de programme diplômé en histoire, qui a identifié des lacunes dans son éducation tout en affirmant que « l’enseignement de l’histoire canadienne a évolué pour le mieux depuis que j’ai obtenu mon diplôme [en histoire]. Mais même en tant que personne qui essaie d’être informée sur ces questions, j’ai [approfondi mes connaissances] ».
Le module aborde des mouvements sociaux tels que Idle No More, la création de la Commission de vérité et réconciliation et l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées, tout en mettant en évidence la résilience dont ont fait preuve les Premières Nations, les Inuits et les Métis.
Pour Hope Jamieson et Chris Rootsaert, tous deux chargés de programme, c’est le module 4 – C’est la loi ! — qui s’est avéré le plus informatif. Il décrit le cadre historique et juridique qui sous-tend la relation juridique et constitutionnelle actuelle avec les peuples autochtones, et aborde les traités modernes et les traités historiques et numérotés.
« Je savais qu’il y avait plusieurs traités au Canada, mais je ne me rendais pas compte de leur étendue et de leurs différentes caractéristiques, [de la différence entre] les terres non cédées et les terres visées par un traité. C’était bien d’avoir tous ces détails », dit Chris Rootsaert.
Hope Jamieson a trouvé particulièrement choquante la photo en noir et blanc d’un homme debout sur une pile de crânes de bisons, un rappel de l’extermination des bisons par les militaires et les chasseurs. Qualifiant cette image de « percutante », elle ajoute : « Cette photo était si puissante qu’elle m’a vraiment ouvert les yeux. »
Le parcours se termine par le module 5 — Travailler avec les peuples autochtones. Il explore l’établissement de relations, la manière dont les valeurs et les traditions culturelles façonnent les perspectives et les points de vue autochtones sur la société canadienne contemporaine, tout en offrant des conseils sur la façon de travailler et de communiquer avec des collègues autochtones.
Pour certains membres de l’équipe, la meilleure façon d’aller de l’avant est de considérer cette formation comme un tremplin vers la réconciliation avec les peuples autochtones, ajoute Lisa Ker. « Les informations sont disponibles et accessibles. Le parcours demande au lecteur de s’y plonger et s’il le fait, tant mieux. Mais s’il ne le fait pas, c’est une occasion manquée. »
Sensibilisation des acteurs du secteur
Notre invitation de janvier a généré des centaines de demandes : de nombreuses personnes et organisations ont pu accéder gratuitement à la formation, et la bonne nouvelle est que nous avons encore des places disponibles. Si vous êtes un fournisseur de logements communautaires, une coopérative d’habitation ou une organisation communautaire qui travaille avec des locataires, écrivez-nous ! Envoyez-nous un courriel à Path@centre.support. Merci de préciser combien d’employé.e.s ou de bénévoles suivront le cours.
La priorité sera accordée aux petites et moyennes organisations, mais si ce n’est pas votre cas, écrivez-nous quand même pour nous faire part de votre intérêt et nous évaluerons les demandes en fonction du nombre de places disponibles.