Les bases d’une grande conversation entre les acteurs municipaux, confessionnels et communautaires seront jetées le 25 octobre prochain dans le cadre de la pré conférence de l’ONPHA, Building for belonging.
Organisée par le Centre de transformation du logement communautaire en partenariat avec Trinity Centres Foundation et la Fédération canadienne des municipalités, la table ronde vise à explorer le potentiel d’un partenariat à grande échelle qui liera les trois secteurs dans une mission unifiée.
Historiquement parlant, les groupes confessionnels ont joué un rôle central dans la définition de la manière dont nos villes et villages ont été développés. Aujourd’hui, le redéploiement de leur immobilier au profit du secteur communautaire est susceptible de contribuer à répondre aux besoins du Canada en matière de logements abordables. Cependant, ce résultat nécessite davantage de stratégie et de collaboration.
Les trois partenaires proposent, à travers cette conversation, d’établir les conventions et les lignes directrices définissant les structures qui permettront le redéploiement de l’immobilier des groupes confessionnels. Les municipalités, les groupes confessionnels et les groupes d’habitation communautaire partagent la responsabilité de trouver les moyens de favoriser une collaboration respectueuse des missions de chacun afin de mettre sur pied un partenariat efficace.
Des actifs et des besoins qui invitent à la collaboration
Les recherches menées par la Fiducie nationale du Canada en 2020 ont montré qu’un tiers des 27 000 édifices religieux du Canada, soit plus de 9 000, pourrait fermer définitivement dans la décennie à venir faute de moyens pour les entretenir. La pandémie a eu pour effet de dégrader davantage la situation, causant une baisse importante dans les revenus des groupes confessionnels et une accélération des fermetures permanentes.
Il est estimé qu’environ 4 000 de ces bâtiments seront réaffectés ou vendus dans un futur proche. D’une part, la transformation de ces bâtiments en projets d’habitation communautaire pourrait soulager 100 000 des 500 000 ménages vivant dans des logements inadaptés. D’autre part, les capitaux dégagés par ces ventes pourraient permettre aux groupes confessionnels d’entretenir et sauvegarder une partie de leurs propriétés restantes.
Ces besoins et opportunités forment un terreau fertile pour un partenariat fructueux entre le communautaire, le municipal et les groupes confessionnels. Quelques exemples en font foie comme c’est le cas d’un projet d’Indwell entamé dans le cadre de l’Initiative Canada-Ontario pour le logement communautaire. Il vise la transformation d’une église vide de Kitchener en logements abordables. Plus de 40 logements prennent forme dans l’Église luthérienne St Mark. La ville d’Ottawa, pour sa part, est en train d’évaluer l’achat d’une ancienne résidence catholique et de son séminaire avec l’intention de transformer la propriété en logements avec services de soutien.
Toutefois, ces projets sont souvent le résultat d’initiatives isolées, plutôt que d’une planification systématique. Le potentiel est beaucoup plus grand, pour le Canada. L’essentiel, désormais, est d’encadrer le dialogue, de créer un espace pour partager les victoires, les défaites, les ressources et les défis afin d’intensifier et d’accélérer la collaboration.
Le projet n’est pas sans défis
C’est la course contre le temps, car le processus de désinvestissement des 4 000 bâtiments doit être achevé d’ici à 2026. En outre, la mise en place de projets de logements communautaires s’étale traditionnellement sur plus de cinq ans avant d’aboutir à un engagement financier.
La question du financement est également essentielle. Les groupes confessionnels, le secteur du logement communautaire ainsi que les municipalités se débattent avec des fonds limités malgré la valeur de leurs actifs. La transformation de ces bâtiments en logements et espaces communautaires nécessite d’un côté une transformation financière substantielle, et de l’autre côté, une considération minutieuse des besoins individuels de chaque groupe.
Pourtant, malgré les défis, la capacité à gérer ces projets et à collecter les fonds nécessaires existe. Une gestion stratégique des actifs dans les délais prévus est aussi possible. Il faut s’entendre sur les décisions qui permettraient de consacrer les bâtiments à des fins communautaires.
Si rien n’est fait, le marché spéculatif prendra le contrôle, laissant les groupes confessionnels avec moins de ressources pour leur mission et marginalisant encore plus le secteur du logement communautaire. En revanche, une approche cohésive pourrait inciter les gestionnaires d’actifs confessionnels et les promoteurs de logements communautaires à entreprendre un voyage collectif qui serait pour le bien collectif.
Rejoignez la conversation dans le cadre de la pré conférence d’ONPHA 2023
Joignez-vous à la conversation nationale Débloquer l’immobilier des organisations confessionnelles pour le logement communautaire. Des leaders du secteur municipal, de groupes confessionnels et de l’habitation communautaire présenteront et discuteront leurs idées sur les gestes à poser afin d’établir un partenariat fructueux et durable. Vous serez invité.e.s à vous exprimer à travers des ateliers afin de nourrir les débats.
Date: 25 octobre 2023, de 14 h 30 à 18 h 30, heure de l’Est
Lieu: Hôtel Sheraton Centre Toronto, 123 Queen Street, Hall E