À l’occasion de la Journée de la vérité et de la réconciliation, nous commençons par la vérité : la vérité racontée par les personnes survivantes, les aînés et aînées, les gardien·ne·s du savoir et les communautés autochtones. La vérité sur le déplacement forcé, l’effacement culturel et la résilience des peuples des Premières Nations, des Inuits et des Métis. Ces vérités ne peuvent être ignorées ni édulcorées. Elles nous appellent à nous souvenir, à agir et à respecter les relations nation à nation qui sont au cœur de la réconciliation.
La réconciliation suit, mais seulement lorsqu’elle est fondée sur la vérité. Pour toutes les personnes travaillant dans le logement communautaire, organismes sans but lucratif, coopératives, associations et fédérations, cela signifie plus que de la reconnaissance. Cela signifie changer nos façons de travailler. La réconciliation ne se limite pas à l’inclusion ; elle concerne la souveraineté politique, culturelle et en matière de logement.
Ce changement nous appelle à :
- Écouter d’abord : apprendre des communautés autochtones à propos de leurs besoins, priorités et modes de vie.
- Soutenir l’autodétermination : veiller à ce que les organisations et les communautés soient décisionnaires de leur avenir en matière de logement.
- Honorer les relations nation à nation : reconnaître les droits et la gouvernance autochtones en matière de logement et aligner nos pratiques sur ces engagements.
- Remettre en question nos pratiques : remettre en question nos modèles de financement, nos politiques et nos partenariats pour vérifier s’ils favorisent réellement le leadership autochtone ou s’ils reproduisent, malgré nous, des schémas d’exclusion.
- Accompagner : construire des relations durables, et non des projets ponctuels.
Le logement ne se réduit jamais à quatre murs. Pour les peuples des Premières Nations, les Inuits et les Métis, comme pour tout un chacun, il est lié à la culture, à l’identité, au bien‑être et à l’autonomie. Les leaders autochtones en logement montrent déjà ce que sont la reconquête, la résilience et l’innovation. Notre rôle collectif est de soutenir, d’apprendre et de les accompagner.
À travers le pays, les partenaires autochtones développent des solutions de logement fondées sur le savoir culturel et les valeurs collectives. Des initiatives telles que Ke Mama Nnanik, développée selon l’approche FIBI (For Indigenous By Indigenous), ou End Homelessness Winnipeg témoignent de la créativité et de la détermination qui façonnent un avenir plus équitable. Ces projets, parmi tant d’autres, montrent comment les communautés autochtones ouvrent la voie à la transformation du logement.
En ce jour, nous honorons les survivants et survivantes, ainsi que leurs familles. Nous nous réengageons également : à dire la vérité, à écouter et à agir concrètement tout au long de l’année. La réconciliation n’est pas un point d’arrivée, mais un engagement quotidien que toutes et tous dans le logement communautaire doivent intégrer à chacune de leurs décisions.