Le gouvernement fédéral a annoncé le 30 juin dernier qu’il allouait 1,5 milliards de dollars pour la deuxième ronde de l’Initiative pour la création rapide de logements. Cette nouvelle édition du programme, qui tient compte de certaines suggestions faites à la suite de la première ronde de financement, a été bien accueillie par des acteurs du logement communautaire, même s’ils souhaitent que l’initiative soit instaurée de façon permanente.
L’annonce, le 30 juin, du gouvernement fédéral ajoutant 1,5 milliard de dollars à son Initiative pour la création rapide de logement a été applaudie par les dirigeants des groupes de logement canadiens, y compris le Centre de transformation du logement communautaire.
Lors du dévoilement des détails de cette deuxième ronde, le premier ministre Justin Trudeau a déclaré que « les Canadiens ne devraient pas avoir à choisir entre payer leur loyer ou se nourrir. En continuant de réaliser d’importants investissements dans le logement abordable, nous pourrons créer de nouveaux emplois, faire croître la classe moyenne et renforcer nos communautés. »
Hope Jamieson, qui a piloté les efforts déployés par le Centre pour aider les organismes de partout au pays à présenter des demandes dans un délai très serré l’automne dernier, affirme que le renouvellement est essentiel.
« Au cours de la première phase de l’ICRL, le Centre a été en mesure d’appuyer 45 organismes grâce à un financement de près de 1,7 million de dollars pour [qu’ils soumettent] des demandes solides dans un délai très court », souligne-t-elle. « Cela prouve qu’avec le soutien organisationnel approprié, le secteur est en mesure et disposé à répondre à l’appel pour aider à résoudre la crise du logement abordable au Canada ».
« Le grand nombre de demandes pour la première ronde de l’ICRL témoigne de l’ampleur des besoins dans notre pays, et je suis heureuse de voir cette réalité reconnue par une deuxième ronde », ajoute Jamieson.
Le premier programme ICRL a été lancé à la fin d’octobre 2020 avec un budget de 1 milliard de dollars pour la construction de 3 000 logements en une année. Les groupes avaient jusqu’au 31 décembre pour présenter une demande.
Mais les demandes de l’ICRL soumises à la SCHL dépassaient de loin le budget initial. Pour les 500 millions de dollars alloués au volet « projets » (l’autre 500 millions de dollars était destiné aux municipalités), la SCHL a reçu des demandes de 670 groupes totalisant 4,2 milliards de dollars, soit plus de huit fois l’enveloppe budgétaire.
Ottawa a doublé le volet des projets pour le porter à 1 milliard de dollars cette fois-ci, et les projets qui n’ont pas été sélectionnés en 2020 seront réexaminés cette fois-ci.
Le volet municipal reçoit une fois de plus 500 millions de dollars, mais le nombre de villes admissibles est passé de 15 à 30, et les villes qui ont les besoins les plus criants en matière de logement sont prioritaires.
On compte aussi parmi les nouveautés des changements qui avaient été demandés par l’Association canadienne d’habitation et de rénovation urbaine après la première ronde, notamment au sujet de critères moins restrictifs pour le type de construction admissible et d’échéanciers plus longs pour les projets dans les régions nordiques du Canada. De plus, au moins 25 % des logements approuvés doivent concerner des « ensembles résidentiels ciblant les femmes ».
Le ministre « adore » l’ICRL
Le directeur général de l’ACHRU, Jeff Morrison, a dit au Centre que ses membres sont « heureux que le gouvernement fédéral ait dévoilé les détails de la deuxième ronde de financement dans le cadre de l’Initiative pour la création rapide de logements, et qu’il ait intégré plusieurs changements au programme déterminés par les membres de l’ACHRU.
« Bien que le montant cumulatif de 2,5 milliards de dollars offert dans le cadre de l’ICRL soit le bienvenu et mènera à la création de milliers de nouveaux logements abordables, dit-il, nous encourageons le gouvernement fédéral à faire de l’ICRL un programme permanent, avec un financement prévisible et stable à long terme. »
Jamieson est d’accord. « J’espère que le gouvernement continuera de travailler avec le secteur du logement communautaire afin de poursuivre et de peaufiner le programme et d’aider les fournisseurs de logements communautaires à faire ce qu’ils font le mieux, c’est-à-dire répondre aux besoins uniques de leur collectivité en matière de logement sécuritaire, adéquat et abordable. »
Le ministre fédéral responsable du logement, Ahmed Hussen, semble également être d’accord. Dans une entrevue accordée à la Presse canadienne, il avait déclaré : « J’adore ce programme et j’espère que nous pourrons trouver des moyens de continuer à le soutenir ».