Un nouveau sondage mené par la firme Nanos montre que les Canadien.ne.s — y compris les électeur.rice.s du Parti conservateur — soutiennent très fortement les partis politiques qui veulent résoudre le problème de l’itinérance et construire davantage de logements abordables. Ces informations arrivent à point, alors que le premier ministre Justin Trudeau vient d’annoncer que des élections auront lieu le 20 septembre.
Près de huit Canadien.ne.s sur dix seraient plus favorables à un parti politique qui proposerait des actions concrètes pour mettre fin à l’itinérance, et plus de 80 % appuient quelque peu des investissements dans le logement abordable. C’est ce que révèle un nouveau sondage mené par la firme Nanos Research.
« Les résultats de ce sondage démontrent que l’opinion publique est carrément avec nous », a affirmé le président-directeur général de l’Alliance canadienne pour mettre fin à l’itinérance, Tim Richter, lors de la présentation vidéo des résultats le 11 août.
« Ce que les gens veulent, c’est des actions. Moins de politique, plus d’actions », a déclaré à la même occasion Nik Nanos, de Nanos Research. « Ça transcende les partis, les générations, les genres, les régions. »
Le sondage a été réalisé en ligne et par téléphone, auprès de 1002 personnes de 18 ans et plus sélectionnées aléatoirement entre le 30 juillet et le 2 août. Il a été fait à la demande de l’Alliance canadienne pour mettre fin à l’itinérance et a été rendu public dans le cadre de la campagne Votez Logement.
Les résultats du sondage révèlent quatre observations clés : d’abord, que près de sept Canadien.ne.s sur dix croient qu’il est urgent de mettre fin à l’itinérance et d’investir dans le logement abordable.
Puis, que plus de huit Canadien.ne.s sur dix appuient ou appuient quelque peu les investissements pour la construction de logements abordables.
Il fait aussi valoir que près de huit Canadien.ne.s sur dix affirment qu’ils et elles seraient plus favorables ou un peu plus favorables à un parti politique qui proposerait des actions concrètes pour mettre fin à l’itinérance et pour la construction de logements abordables au pays.
Finalement, il souligne que 5 % des Canadien.ne.s affirment être inquiets de ne pas pouvoir payer leur loyer ou leur hypothèque le mois prochain. Dix pour cent de plus affirment être quelque peu inquiets de la même situation.
Nik Nanos a pris le soin de mettre en perspective ces dernières données : même si cela peut sembler être un faible pourcentage, cela équivaut à près de 5 millions de Canadien.ne.s qui s’inquiètent d’avoir assez d’argent pour payer leur logement.
Même si la campagne de sensibilisation Votez Logement est non partisane, les données du sondage ont été réparties en fonction des allégeances politiques des sondé.e.s.
D’après Nik Nanos, il ressort de cela que « si vous votez [pour le Nouveau Parti démocratique] ou les libéraux, on remarque que le sentiment d’urgence est particulièrement élevé. Et chez les conservateurs, oui, c’est plus bas. Mais ce qu’il faut retenir, c’est que plus d’un électeur conservateur, ou potentiel électeur conservateur, sur deux croit quand même qu’il est urgent de mettre fin à l’itinérance. »
Nanos a d’ailleurs fait remarquer que trois électeur.rice.s indécis.es sur quatre verraient d’un bon œil les candidat.e.s et les partis qui proposeraient des actions concrètes pour lutter contre l’itinérance et pour le logement abordable. De quoi faire réfléchir les partis qui cherchent à obtenir ces votes : « une façon facile de rejoindre ces indécis.e.s serait de s’engager sur ces sujets », a évoqué le sondeur.
De l’espoir pour les prochaines élections
Alors que les prochaines élections fédérales ont été déclenchées hier, et que le vote aura lieu le 20 septembre, ce sondage arrive au bon moment.
Selon Tim Richter, « nous serons agréablement surpris des plateformes de tous les partis, en ce qui a trait au logement. Les conversations que nous avons eues [récemment] avec tous les partis sont très différentes de celles que nous aurions eues à la dernière élection. »
Richter a d’ailleurs rappelé, au cours de la présentation du sondage, que l’itinérance au Canada et les besoins en logement ont émergé à la suite de politiques fédérales, et que, pour y mettre fin, il est nécessaire de renverser ces politiques.
« Nous devons nous engager dans le processus politique et nous devons nous assurer que les politicien.ne.s de tous les partis voient et entendent les Canadien.ne.s dire que mettre fin à l’itinérance et s’attaquer à la crise du logement au Canada sont au sommet des priorités », a-t-il soutenu.
« Le changement ne se produit pas parce qu’il doit se produire. Le changement se produit uniquement parce que nous faisons en sorte qu’il se produise », croit Richter.
Le sondage présente une marge d’erreur de plus ou moins 3,1 points de pourcentage, 19 fois sur 20. Les résultats complets, incluant les détails par région, genre et allégeance politique des sondé.e.s, se trouvent ici (en anglais seulement).