Rédigé par Jennifer Hille
Depuis son lancement en 2019, le Centre collabore étroitement avec différentes organisations du secteur et des experts à travers le Canada. Ceci se fait dans le but de mieux répondre aux besoins diversifiés du secteur du logement communautaire afin de le propulser vers plus de croissance et de durabilité. Au mois de juin, le Centre a présenté l’importance et les bénéfices du logement abordable à différents partenaires en logement communautaire et en itinérance, comme Nova Scotia Housing, Nova Scotia Health Autority et d’autres partenaires de la santé publique.
« Combien une société doit-elle contribuer afin de mettre fin à l’itinérance ? », demande Stéphan Corriveau, directeur général du Centre. « En fait, les chiffres nous suggèrent que les options abordables sont très peu coûteuses. Puisque la prévention de l’itinérance coûte généralement moins cher que d’investir dans des ressources pour les personnes itinérantes, les avantages du logement abordable sont nombreux. Si nous offrons des logements permanents et abordables aux populations itinérantes ou mal logées, cela deviendra vite une mesure qui permettra à économiser dans beaucoup de services publics comme dans le domaine de la santé, à la police ou dans la protection de la jeunesse. »
« Plusieurs Canadiens et Canadiennes ne réalisent pas à quel point certains ménages sont à risque de l’itinérance. Ces personnes se trouvent coincées dans des appartements trop petits, hors de prix et décrépits. En Nouvelle-Écosse par exemple, chaque quatrième ménage locataire dépense plus que 30 % de leur revenu pour se loger. Ces circonstances contribuent souvent à augmenter les besoins pour les services sociaux afin d’accompagner les individus. Cette expérience est toujours pénible pour les personnes concernées et coûteuse pour la collectivité. Le logement communautaire abordable représente une solution efficace vers des conditions de vie gagnantes qui augmente la résilience de chacun.e.! », souligne M. Corriveau.
Personnes vulnérables : faible taux d’inoccupation augmente les risques d’itinérance
En janvier 2020, trois membres de l’équipe du Centre ont visité Halifax, Cape Breton et d’autres régions rurales de la Nouvelle-Écosse. Leur visite a débuté à Halifax où le marché immobilier est en évolution rapide. Plusieurs facteurs jouent sur le taux d’occupation des logements par exemple l’embourgeoisement, une présence grandissante d’étudiants étrangers, des propriétaires qui quittent les régions rurales pour acheter en ville et le convertissement de logements locatifs en locations à court terme. Au cours de la visite, l’équipe a rencontré une dizaine de fournisseurs de logements communautaires à Halifax durant. Les réunions individuelles avec les organisations du secteur se sont poursuites à Cap-Breton. « Les échanges directs nous aident afin de bien répondre aux préoccupations particulières de chaque fournisseur de services », explique Aude Morel, chargée de programmes au Centre. « En tant qu’organisation, nous devons nous assurer que nous soutenons également les zones rurales qui sont souvent confrontées à des défis invisibles liés à l’itinérance, nous rappelant l’importance d’investir dans des structures de logement communautaire durables. »
Solutions collectives pour rendre le logement accessible à tou.te.s
Mel Sturk, directrice du développement organisationnel de Phoenix Youth Programs, une organisation qui a récemment reçu un financement du Centre, souligne également l’importance des solutions de logement collectives. « Il est temps de transformer nos pratiques dans notre province », souligne Mel Sturk. « Avec un taux d’inoccupation à Halifax qui a chuté à 1% en 2019, la solution se trouve dans l’implémentation de logements communautaires. Maintenant, rassemblons-nous en tant que secteur avec l’encadrement des experts de logements afin de proposer des modèles et des structures de logement innovants. »
« Pour mettre fin à l’itinérance et de faire respecter le droit de chacun.e à un logement, une voix unifiée pour le secteur du logement communautaire en Nouvelle-Écosse est essentielle», conclut Stéphan Corriveau. « Les membres fondateurs du Centre sont parmi les plus grandes organisations du secteur à travers le pays et nous pouvons voir combien les communautés bénéficient lorsque les organisations trouvent des moyens de collaborer sur les questions de logement social et communautaire. »
Les modèles de collaboration fonctionnent le mieux quand ils sont créés pour et par le secteur du logement communautaire. En Nouvelle-Écosse et dans d’autres régions canadiennes, les organisations en logement communautaire possèdent l’expertise nécessaire pour établir des pistes de logement durable et s’assurer que le parc de logements desserve également les populations vulnérables.