La réconciliation
Passage obligé du droit au logement

Pendant des milliers d’années, les peuples autochtones ont trouvé des moyens de vivre en symbiose dans le cadre de l’écosystème situé sur ce qui s’appelle aujourd’hui le Canada. Leur occupation du territoire était gérée selon des valeurs qui considéraient la terre comme une ressource à respecter afin d’être durable pour elle-même et tous ses habitants.
Dans ce système, le territoire accueillait les gens et, en échange de cette hospitalité, ceux qui y vivaient partageaient la responsabilité de protéger cette relation, assurant ainsi leur propre survie de même que celle des générations futures.
Lorsque les premiers Européens sont arrivés, les peuples autochtones n’ont ni particulièrement célébré ou déploré leur venue. Ils n’étaient que des acteurs supplémentaires dans un espace déjà partagé entre de nombreux groupes. Ce qui a changé avec ce nouveau groupe, c’est leur vision de la terre. Au lieu d’être quelque chose à respecter et partager, celle-ci devenait un objet à posséder, à marchander. Ce changement paradigmatique des relations entre le territoire et les populations l’occupant n’a été ni souhaité, ni espéré, ni discuté, ni négocié, ni accepté par les peuples autochtones.
En substance, l’imposition forcée d’un nouveau type de relations entre les populations ainsi que d’un modèle de gestion des terres par un groupe étranger à son seul profit correspond à la définition du colonialisme. Le colonialisme régit toutes les relations, qu’elles soient économiques, culturelles ou sociales, de manière à ce qu’elles soient avantageuses pour la partie coloniale et préjudiciables à la partie autochtone.
Le Centre de transformation du logement communautaire reconnaît que ces centaines d’années de relations systématiquement déséquilibrées et de dépossession injustifiée sont à l’origine et alimentent toujours la crise du logement sans cesse croissante que vivent les individus, les communautés et les nations autochtones.
Le Centre est convaincu que la notion de logement communautaire, c’est-à-dire des logements possédés et gérés collectivement pour répondre au besoin et au droit de toutes et de tous d’être logés de manière appropriée en échange d’une contribution (financière et sociale) établie selon les moyens de chacun, est largement inspirée par des valeurs et des connaissances en phase avec les traditions autochtones et leur compréhension du monde.
En tant que tel, le Centre est convaincu que la valorisation du logement communautaire est l’un des chemins menant à la réconciliation avec les peuples autochtones et à la construction d’un modèle social et économique équitable et durable fondé sur le respect, la confiance, la coopération et la collaboration entre et à l’égard des individus, des communautés, des peuples et de la terre. Lorsqu’il est correctement mis en œuvre, le logement communautaire est un outil habilitant pour réaliser ses droits et développer ses capacités. Il se veut porteur d’espoirs, tout en renforçant les composantes autochtones et allochtones de la société.
Le Centre reconnaît que la colonisation dudit territoire au cours des 500 dernières années est caractérisée par des pratiques systématiques de spoliation, de violence, de mépris, de prédation, de discrimination, de racisme et d’agressions contre les individus, les peuples et les nations autochtones, incluant les Inuits et les Métis. Nous croyons fermement que la colonisation et ses effets délétères se poursuivront tant que la société canadienne, ses institutions et la population en général ne reconnaîtront pas cet état de fait et négligeront de poser les actes de réparation et de réconciliation à la mesure de ces sévices. En tant qu’organisation œuvrant pour la pleine réalisation du droit au logement pour toutes et tous, il nous apparaît évident que ce droit ne peut être atteint si des efforts particuliers ne sont pas déployés pour corriger la situation engendrée par la négation des droits des personnes et collectivités autochtones.
De plus, nous affirmons notre espoir et notre ambition que la société canadienne reconnaisse et facilite le leadership, la prise en charge et l’appropriation par les Autochtones eux-mêmes des outils et des actions menant au respect de leurs droits et aspirations. Finalement, nous sommes convaincus que ces gestes sont préalables à l’atteinte généralisée du droit au logement par l’ensemble de la population, y compris par les autres groupes discriminés dont les minorités linguistiques, les personnes racisées, les femmes ainsi que les groupes LGBTQ+ et les personnes vivant avec un handicap.
Face à ces constats et ces ambitions, le Centre prend les engagements suivants :
- Promouvoir le caractère déterminant de la réconciliation, que ce soit à l’intérieur ou à l’extérieur du Centre ;
- Faire écho et répondre aux appels à l’action en faveur des peuples autochtones ;
- S’engager envers les fournisseurs de logements dirigés ou gérés par des Autochtones, les soutenir, et appuyer leurs plans de transformation ;
- Créer des outils et offrir de la formation afin de soutenir les fournisseurs de logements communautaires dans leurs efforts de réconciliation.
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La réconciliation avec les peuples autochtones
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