Un nouveau modèle de logement pour les personnes ayant des problèmes de santé – Community Housing Transformation Centre – Centre de transformation du logement communautaire
1 Sep, 2021

Un nouveau modèle de logement pour les personnes ayant des problèmes de santé

Par Centre

Il est déjà assez difficile de trouver un logement abordable quand on se fond dans la masse, mais pour les personnes qui vivent avec des problèmes de santé mentale, c’est une lutte constante. La National Affordable Housing Corporation espère que son projet Aspen Heights deviendra un modèle inspirant pour les logements avec services de soutien.

Trouver un logement abordable en Saskatchewan est une tâche ardue, mais les enjeux sont encore plus élevés lorsque vous êtes aux prises avec des problèmes de santé mentale. Selon Stacie Beever, cheffe de l’exploitation à la National Affordable Housing Corporation (NAHC), cela limite les possibilités de vie autonome.

 « En travaillant avec l’Association canadienne pour la santé mentale – Saskatoon pour comprendre certaines de ces options, nous avons constaté la même situation que pour le logement d’autres types de locataires qui ont besoin de support. Les options sont extrêmement limitées. Et si quelqu’un n’entre pas dans une certaine case, il passe à travers les mailles du filet. »

La Saskatchewan a grand besoin de combler ses lacunes systémiques en matière de soutien aux personnes vivant avec des problèmes de santé mentale. Les seuls modèles de logement avec services de soutien qui leur sont actuellement offerts sont les foyers de groupe ou des logements de transition pour deux ans.

Vivre dans un foyer de groupe signifie qu’il y a des règles et des structures, et qu’une personne n’est pas totalement indépendante. Par ailleurs, les personnes qui choisissent un logement de transition courent le risque d’être coincées dans des cycles de logement instable.

Un autre obstacle  : les modèles de logement collectif jumellent généralement les résidents avec d’autres locataires.

« C’est difficile de vivre avec des colocataires. Et c’est un fait, que vous ayez un handicap, un problème de santé mentale ou non », déclare Mme Beever. Ajoutez à cela quelques personnes souffrant de « troubles de l’humeur, de besoins en matière de sommeil, d’anxiété et autres » et personne n’est heureux ! 

De plus, beaucoup de logements disponibles pour les personnes aux prises avec des problèmes de santé mentale sont concentrés dans des secteurs qui ne sont pas toujours sécuritaires, ce qui rend ces locataires encore plus à risque.

« Nous essayons donc de créer des options de logement sécuritaires, dans chaque collectivité, plutôt que les concentrer dans des zones où il y a peut-être déjà un niveau élevé de logements abordables. »

En s’associant au secteur privé, au gouvernement et à d’autres organismes sans but lucratif, la NAHC a contribué à la construction de plus de 900 logements abordables à Saskatoon au cours de la dernière décennie.

Modernisation des anciens modèles de logement

Lorsque les gens n’ont pas le choix, ils se retrouvent souvent dans des conditions de vie dangereuses, comme la location de chambres individuelles au tristement célèbre City Centre Inn and Suites, également connu sous le nom de Northwoods, qui a été fermé de force par la ville l’été dernier.

Environ 150 résidents – la plupart bénéficiant de l’aide sociale dont une bonne partie souffrant de problèmes de santé mentale – vivaient dans des logements infestés de vermine et de moisissures. Dans un article récent traitant de la crise cachée du logement à Saskatoon, une inspectrice des incendies chevronnée a déclaré qu’elle n’avait « jamais vu de conditions aussi “déplorables “ à une telle échelle. »
Toutefois, même si cette situation était loin d’être enviable, pour certains, c’était mieux que vivre dans la rue.

Nous savons déjà que les personnes souffrant de problèmes de santé mentale sont plus à risque de se retrouver de devenir sans-abri. Environ 30 à 35 % des personnes itinérantes souffrent de maladies mentales et, chez les femmes itinérantes, ce chiffre s’élève à 75 %.

C’est pourquoi trouver un logement est plus urgent que jamais pour ces personnes.

Situé dans la communauté Aspen Ridge de Saskatoon, Aspen Heights est l’une des façons dont la NAHC s’attaque à ce défi en cherchant à améliorer les modèles antérieurs de logement en santé mentale grâce à des partenariats communautaires dynamiques.

« Aspen Heights est sur le point d’être construit, avec le soutien et le financement déjà en place du gouvernement », dit Mme Beever au sujet du parc immobilier de 56 maisons en rangée qui comprendra huit logements destinés à loger dix personnes à faible revenu souffrant de troubles de santé mentale et de problèmes connexes.

Avec les premières pelletées de terre, cet automne, le NAHC s’est associé à l’Association canadienne pour la santé mentale de Saskatoon, à Inclusion Saskatchewan et à Real Life Rentals pour offrir des services de soutien. Et ils ont déjà un modèle de réussite : Willowview Heights.

Cet ensemble d’habitation mixte de 72 logements abrite neuf locataires ayant une déficience intellectuelle et des difficultés qui se chevauchent, la plupart étant aux prises avec des problèmes de santé mentale. Ce qui a été le plus surprenant et le plus réconfortant, selon Mme Beever, c’est l’esprit communautaire qui, à son tour, crée un sentiment d’appartenance.

 « Nous avons constaté que le sens de la communauté à Willowview Heights s’est en quelque sorte développé de lui-même », explique Mme Beever. « Une communauté naturelle s’est formée : vous commencez à parler avec les résidents et vous pouvez dire que c’est positif, que c’est édifiant, et vous savez que vous faites partie de quelque chose de plus grand. Nous nous attendons donc à ce qu’une vie communautaire similaire se crée par elle-même à Aspen Heights, et nous souhaitons l’encourager par nos actions. »

Un plan pour réussir

Le Centre de transformation du logement communautaire a accordé 150 000 $ de son Fonds de transformation du secteur – Projets locaux pour le volet renforcement des capacités du projet.

 « Le soutien du Centre à ce projet nous permet de poursuivre la vision que nous avons de travailler avec des personnes vivant avec des problèmes de santé mentale et de les loger avec succès », explique Mme Beever.

La subvention permet également de former correctement le personnel sur les questions de santé mentale et de maladie mentale, les signes de crise, la façon de désamorcer les situations difficiles et la prévention du suicide.

Puisque l’objectif principal de ce projet est de développer et de faire connaître un nouveau modèle de logement supervisé indépendant et abordable, pour les personnes vivant avec une maladie mentale, le potentiel de cette nouvelle vision enthousiasme la NAHC. Mme Beever est convaincue qu’Aspen Heights suscitera de l’intérêt dans la province et voire même ailleurs au Canada.

« Nous espérons pouvoir apprendre de ce projet et partager notre expérience – les succès et les leçons apprises dans sa réalisation et si des groupes veulent implanter un tel projet, nous souhaitons pouvoir être là pour répondre à leurs questions, à leur besoin de conseils.  Ils sauront qu’ils peuvent toujours compter sur nous. »

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