Voici Tim Ross – Community Housing Transformation Centre – Centre de transformation du logement communautaire
2 Sep, 2020

Voici Tim Ross

Par Sabine Friesinger

À la rencontre du président du conseil d’administration du Centre

Rédigé par Jennifer Hille

Tim possède plusieurs années d’expérience dans la lutte contre l’itinérance ainsi que comme dirigeant au sein du secteur du logement social et communautaire ainsi que dans la lutte contre l’itinérance. Il est le président fondateur du Centre et le directeur général de la Fédération de l’habitation coopérative du Canada (FHCC). La FHCC est une association nationale de coopératives d’habitation, qui représente plus de mille membres et abrite plus d’un quart de million de personnes.

Avant de déménager à Ottawa, Tim a dirigé le Community Action Group on Homelessness à Fredericton et il a œuvré comme directeur de la New Brunswick Non-Profit Housing Association. En dehors de son travail, Tim aime faire du ski de fond au parc Gatineau et s’est récemment initié à la course.

Ensemble vers une « transformation » du secteur du logement communautaire

Ma première rencontre avec le secteur du logement communautaire s’est faite durant mes études, par le biais du mentorat et d’une combinaison d’événements idéale. Grâce à ma bourse d’excellence, j’ai pu explorer certains de mes centres d’intérêt, dont celui pour les projets en itinérance. Quand je me suis présenté en personne à la New Brunswick Non-Profit Housing Association (NBNPHA), ils ont décidé de m’offrir un contrat de travail. Ce fut ma première expérience au sein du secteur. J’aimerais tout particulièrement remercier Gary Glauser, qui était à cette époque le directeur général de la New Brunswick Non-Profit Housing Association, pour son soutien.

J’étais extrêmement intéressé à en apprendre plus sur la réalité des personnes vivant des situations précaires en lien avec leur logement. En découvrant à quel point le logement communautaire était une formule gagnante pour ceux qui cherchaient à s’impliquer activement dans leur milieu de vie, j’étais convaincu d’avoir trouvé le secteur où je désirais m’impliquer sur le long terme. Après mon expérience de travail auprès de la NBNPHA, mon premier emploi à temps plein fut en tant que coordonnateur d’un groupe d’action communautaire sur l’itinérance à Fredericton. À l’époque, la Commission de la Santé mentale du Canada lançait le projet pilote « At Home/Chez Soi » visant à évaluer l’efficacité du modèle « Logement d’abord » pour mettre fin à l’itinérance dans la population canadienne ayant une maladie mentale. L’Association canadienne d’habitation et de rénovation urbaine (ACHRU) a largement contribué à mon intérêt et ma passion pour le secteur. Une invitation à l’une des conférences de l’ACHRU dans le cadre du programme des leaders émergents a eu un impact majeur sur ma carrière.

Rencontrer des gens de partout au pays, travailler sur des questions similaires dans des circonstances géographiques et régionales uniques et différentes a vraiment cimenté mon intérêt pour le logement communautaire. Je suis arrivé dans le secteur en tant que généraliste et j’ai décidé de me concentrer sur la création d’un dialogue et d’un partenariat efficaces pour aborder les problèmes collectivement.

Les coopératives face à la pandémie de la COVID-19

Présentement, plusieurs habitant.e.s des coopératives traversent une période extrêmement difficile, alors que nous sommes plongés dans la pandémie depuis maintenant plus de 100 jours. Certains clament haut et fort que nous sommes tous « dans le même bateau ». Cependant, je pense qu’il serait plus pertinent de souligner à quel point ces bateaux diffèrent les uns des autres. Un canoë qui fuit n’a pas la même expérience de pilotage qu’un élégant bateau à moteur. L’impact de la COVID-19 se fait ressentir davantage pour les membres de notre société qui sont marginalisés et ainsi plus touchés par des injustices systémiques, qu’elles soient d’ordres économique, politique ou social. Si l’on regarde la COVID-19 sous l’angle de l’origine ethnique ou du genre des personnes touchées, nous nous rendons rapidement à l’évidence que cette pandémie a eu un impact disproportionné sur les plus vulnérables.

Cependant, la tendance générale au sein des coops démontre que des groupes de soutien se sont rapidement formés, et que les gens y sont généralement soucieux de leurs voisins et de leur communauté. Les coopératives sont des entreprises sociales fondées sur les valeurs individuelles et visant la création de communautés fortes et solidaires. Leurs valeurs fondamentales d’entraide, d’autoresponsabilité, de démocratie, d’égalité, d’équité et de solidarité ont toujours été d’une grande importance. Durant ces temps de pandémie, nos valeurs et nos principes nous incitent davantage à nous diriger vers une société inclusive. Quand les coopératives décident de concrétiser et vivre leurs valeurs au quotidien, nous pouvons créer un monde meilleur.

Je ne dis pas ceci dans l’optique de nier les dommages ou les grands défis auxquels les membres des coops sont confrontés depuis le début de la pandémie. Mais leur résilience et leur capacité d’adaptation sont inspirantes. Quand nous regardons le lien étroit entre les enjeux sanitaires et le logement, nous devrions saisir cette opportunité unique pour développer plus de logements sociaux et communautaires au Canada !

Un logement abordable comme garant de notre prospérité collective

Pendant que notre société traverse les différentes phases de la pandémie, nous devons reconnaître qu’un chez-soi abordable et sécuritaire est le fondement de notre vitalité et de notre prospérité collective. Mon souhait pour les 12 à 24 mois à venir serait que le logement – et plus particulièrement le logement communautaire – joue un rôle clé dans la reprise économique, sociale et sanitaire post COVID-19. Personne ne conteste à quel point l’air pur est essentiel à la vie humaine, alors j’espère que les Canadiens et Canadiennes en viendront à reconnaître que le droit au logement est indispensable à notre bien-être individuel et collectif. Je suis confiant que les Canadiens et Canadiennes vont reconnaître que le droit au logement pour chaque individu assure en même temps notre bien-être collectif. Et j’espère que la reconnaissance de ce droit servira comme élément déclencheur pour bâtir une société plus juste, équitable et sûre.

En tant que secteur et en tant que mouvement, nous nous devons de définir la « transformation » et la mettre en œuvre. Si nous soutenons la résilience continue du logement social et communautaire, cela garantira la création d’un secteur du logement communautaire plus fort et plus inclusif. Il est impératif de contribuer activement à mettre fin au racisme sournois au sein de nos communautés et de prendre part aux démarches de réconciliation avec les peuples autochtones. Je crois fermement à l’appel à l’action de la Commission de vérité et réconciliation du Canada enjoignant de commencer la réconciliation par l’éducation. Le dialogue et l’écoute sont également essentiels pour créer un changement durable. Tous les membres d’une société sont des acteurs de changement. La réconciliation doit comme tout autre processus commencer au sein de nos propres communautés, y compris au sein du secteur du logement communautaire.

L’endurance en tant que leader et nouvel adepte de la course à pied

Si je devais nommer une qualité importante qui m’a guidée tout au long de ma vie professionnelle, ça serait certainement mon endurance. Quand j’ai un objectif en tête, j’avance lentement mais avec persévérance vers l’atteinte de cet objectif. J’ai également eu la chance de bénéficier de l’appui de plusieurs personnes exceptionnelles au cours de ma carrière, que ce soit dans mon équipe ou en tant que mentors. Ils sont trop nombreux pour les nommer toutes et tous. Mais le soutien de ces gens qui ont cru en moi, m’ont encouragé et m’ont proposé des défis à relever a certainement contribué à ce que mon travail demeure motivant et significatif.   

Dans mon temps libre, le ski de fond fait partie des activités qui m’inspirent. J’adore me promener en ski au parc Gatineau durant l’hiver et je me trouve d’autres projets quand il fait plus chaud. Avant la pandémie je n’étais pas un fan de la course à pied, mais j’ai réalisé rapidement à quel point ce sport m’aidait à maintenir un équilibre entre ma vie personnelle et professionnelle.

Beaucoup de mes proches savent que je suis un Trekkie. Mon équipe peut d’ailleurs confirmer que mes blagues les incitent souvent à lever les yeux au ciel, car j’ai un sens de l’humour parfois particulier.

Merci d’avoir partagé votre histoire avec nous, Tim ! 

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